l'Histoire des Messagers

 

La disparition de l'Empire romain laisse le monde occidental sans moyen de transport officiel.
Malgré une tentative éphémère de Charlemagne de maintenir des liaisons avec l'Italie, l'Espagne et la Germanie, il faut attendre le 12e siècle pour retrouver des traces de messageries organisées. Elles sont constituées essentiellement pour les besoins des grandes communautés. Au début du moyen âge, le pouvoir royal en se stabilisant, eut besoin pour être en contact avec ses vassaux et ses sujets de créer une organisation chargée d’acheminer des ordres et des règlements sous forme de lettres (closes ou patentes). Au départ le Roi utilise des gentilshommes de sa cour pour des missions importantes et urgentes, ces derniers sont d’ailleurs plus des ambassadeurs que de simples messagers; investis de la confiance du souverain, ils peuvent parler en son nom. Mais avec l’accroissement de cette correspondance, on assiste à la création d’un corps spécialisé : les messagers (du latin : envoyé). Ce fût d’abord les messagers "à pieds" , puis à cheval ou chevaucheurs, les messagers qui se déplacent le plus souvent à pied, été payés à la course ou à la journée d'utilisation ils faisaient en moyenne (40 KMS par jours). Les messager, était également appeler, un Héraut ou un Héraut d'armes, c'est un officier de l'office d'armes, chargé de faire certaines publications solennelles, ou de porter des messages importants. On les reconnaît généralement au tabar dont ils était vêtu.


Les Messagers (Français) au 12ème siècle 

Les Messagers (Français) au temps de Charlemagne 

Les Messagers au 15ème siècle. 



LES ENFANTS MESSAGERS ET LE QUIGNON DE PAIN.
Pendant la guerre de Cent Ans, des enfants étaient utilisés comme messagers : petits, vifs, se faufilant partout, ils parvenaient à circuler sans se faire repérer par les Anglais en maraude. Mais le salaire n'était pas très élevé : un demi pain pour un trajet d'environ 6 km.
En témoigne cette mention d'un registre de comptes de la municipalité de Cajarc (46), datée de 1387, dont vous pouvez voir le début sur l'image "donem à I efan" : donem a I efan que nos portet Ia letra de moss. de Cardalhac, I d. de pa.
Ce qui en français veut dire : nous donnâmes à un enfant qui nous porta la lettre de monseigneur de Cardaillac, un denier de pain.
Nota : monseigneur de Cardaillac était à Montbrun, à 6 km de Cajarc. Un pain coûtait 2 deniers.

Le messager médiéval

Les messagers médiévaux exerçaient un métier dangereux mais prestigieux. Les messagers étaient considérés comme des diplomates de second ordre, généralement au service d’un roi ou d’un seigneur. Cependant, si les nouvelles livrées étaient défavorables au destinataire, le messager pouvait être blâmé et emprisonné ou tué. Les messagers transmettaient les nouvelles et les messages à travers le pays. Pour le faire efficacement, ils devaient avoir des connaissances topographiques, savoir lire et écrire et être capables de travailler avec des chevaux. Le salaire des messagers était généralement plus élevé que celui d’un ouvrier moyen.

Histoire des messagers

Les messagers ont existé dans pratiquement toutes les civilisations, de l’Empire perse à l’État inca. Dans l’Antiquité, les messages étaient remis en main propre par des pigeons voyageurs, des coureurs et des cavaliers. Nous savons, par exemple, que le Perse Cyrus le Jeune utilisait des coursiers.

Le messager grec Pheidippides aurait couru 42 km pour apporter la nouvelle de la victoire grecque sur les Perses de Marathon à Athènes en 490 avant Jésus-Christ. À Rome, des coursiers montés sur des chars, appelés anabasii, transportaient rapidement des messages sur de longues distances. Au Moyen Âge, les souverains, les évêques et les nobles faisaient confiance aux messagers pour traverser des terrains difficiles et dangereux et agir en leur nom. Les universités, les monastères, les sociétés commerciales et même les villes avaient leurs propres messagers, dont certains étaient protégés par un décret royal. Bien entendu, seules les organisations et les personnes les plus riches pouvaient s’offrir des messagers privés – un effort financier qui devait également inclure le coût des chevaux, les frais de déplacement et l’hébergement. C’est pourquoi les messagers travaillaient généralement comme « indépendants », transportant des messages de différentes sources.

Le messager médiéval idéal

Le messager idéal devait être en forme et en bonne santé. Il était également utile qu’il puisse parler plusieurs langues. Par exemple, le latin était utile pour traiter avec le pape, les évêques et les abbés, tandis que ceux qui voyageaient à l’étranger devaient non seulement transmettre le message, mais aussi recueillir des informations sur leur environnement.

Un messager médiéval utilisait souvent des animaux de trait pour transporter des bagages ou monter à cheval (et pour apporter des cadeaux, qui devaient être soigneusement choisis en fonction du rang et du statut du destinataire). Parfois, les messagers adoptaient également un déguisement tel que celui d’un pèlerin, dissimulant des messages sensibles dans des vêtements, des bâtons de marche ou des chaussures. Transport du messager. Les chevaux, les ânes et les mules étaient préférés. L’âne, originaire d’Afrique du Nord et d’Arabie, était particulièrement utilisé par les membres des ordres religieux. Le fait d’en monter un était considéré comme un signe d’humilité. Les chevaux étaient plutôt considérés comme un animal pour les classes supérieures, ils étaient plus forts et pouvaient généralement se déplacer plus rapidement. Ils étaient le choix de ceux qui transportaient des nouvelles urgentes. Les mules étaient robustes et réputées pour leur endurance. Elles coûtaient moins cher à nourrir qu’un cheval et étaient idéales pour les voyages longs ou ardus.